L’Exo Gallery de l’EP7

You can’t stay up on the roof forever
fleuryfontaine, You can’t stay up on the roof forever, 2016.

L’EP7 inaugure son Exo Gallery en cette rentrée artistique parisienne. La particularité de ce nouveau lieu d’art et de restauration, c’est sa surface “extérieure” d’exposition. Aleksandra Smilek, plus connue sous le nome Miss-Marvel Marvelcomics sur les médias sociaux, en assure la direction artistique. Et c’est au curateur Carlos Sanchez-Bautista qu’elle a confiée la programmation des quinze premiers jours de septembre de l’écran LED qui constitue la composante essentielle de cette “guinguette numérique et gourmande”. A chaque jour correspond une œuvre qui, littéralement, s’offre aux passants du quartier de la Bibliothèque François Mitterrand. Considérant You can’t stay up on the roof forever(2016) du duo fleuryfontaine, il s’agit d’une animation procédurale qui, par conséquent, s’exécute en toute autonomie. Les artistes, à la manière d’urbanistes, ayant établi des règles ou algorithmes qui permettent à leur cité virtuelle de se développer à l’infini. Ce qui est saisissant, au premier regard, c’est son extrême perfection. Les pavillons se répétant à perte de vue sont si parfaits qu’il nous apparaît que les artistes ont omis toutes ouvertures, portes ou fenêtres. Comme si les habitants de cette cité idéale s’étaient emmurés dans leurs certitudes. On pense alors inévitablement aux utopies urbaines contemporaines que sont les gated communitiespermettant aux plus riches d’entre nous d’extraire leurs maisons, jardins et piscines du reste du monde. Ce qui nous renvoie à l’idée même d’utopie que le chanoine Thomas More développa en son temps dans un récit de 1518 intitulé Utopia. Où l’île d’Utopie, par son inaccessibilité, protège ses habitants des possibles influences ou cultures du monde extérieur. Cette idée que des séparations, quelles qu’elles soient, protègent celles et ceux qui les érigent est tout à fait d’actualité. Quand l’histoire, pourtant, nous enseigne l’inverse. Mais revenons à l’EP7 où, chaque jour une œuvre en remplace une autre. Et citons les onze autres artistes dont les créations sont à découvrir ces jours-ci : Kamilia Kard, Pascal Dombis, Yanieb Fabré, Klaus Fruchtnis, Laura Mema, Manuel Minch, Sabrina Ratté, John Sanborn, Rémi Tamburini, Miyö Van Stenis, Roger Vilder.

Rédigé par Dominique Moulon pour Art In The Digital Age